Impact Social
La démarche positive Amasco et son impact auprès de ses publics
Le parti pris d’Amasco : offrir un tiers temps éducatif
La période de vacances est cruciale, voire déterminante, pour l’enfant … mais celle-ci est souvent négligée et sous-estimée par rapport à la période scolaire. En effet, alors que c’est un moment privilégié pour sortir du moule scolaire, l’offre parascolaire pendant les vacances est d’abord inégale et ensuite insuffisante, avec des enjeux clefs comme la socialisation et la mixité souvent délaissés. Par conséquent, les vacances scolaires creusent les inégalités entre enfants de différents milieux, au détriment des jeunes qui ne peuvent pas compter sur leur cadre familial pour être stimulés et se développer.
Fin de l’année 2020, le cabinet d’étude Social Lab spécialisé dans les évaluations d’impact réalise une étude sur les Ateliers Amasco afin d’analyser si l’association apporte une solution au problème posé lors des vacances scolaires. Dans un rapport d’une vingtaine de pages, les effets de notre association sont détaillés, information que nous résumons désormais pour la rendre plus accessible à tous.
En un mot, on peut résumer le parti-pris des Ateliers Amasco comme l’offre d’un tiers temps éducatif, différent des “vacances apprenantes” lancées par le gouvernement et des centres de loisir privés. On peut ainsi décliner l’impact des Ateliers Amasco en trois axes : celui sur les enfants, sur les enseignants, et sur les animateurs. Il y a donc une réelle synergie d’expériences sur ces trois bords.

Les Ateliers Amasco influent de manière positive sur le développement de l’enfant et son épanouissement personnel et éducatif.
En effet, si Amasco se révèle si bénéfique pour les enfants, c’est en premier lieu parce qu’il renforce la socialisation, et une socialisation différente, en encourageant la mixité sociale. Notre association reconnaît l’inégale opportunité de chances entre les enfants plus favorisés et ceux issus des milieux sociaux plus précaires et/ou de l’immigration, le résultat d’une reproduction sociale sans fin (OCDE, 2019) (1).
Pour pallier ce problème et résoudre la résilience scolaire plus faible des moins fortunés, les Ateliers Amasco s’y prennent au plus tôt, en accueillant les enfants de tous milieux dès leur six ans. Cette initiative est un réel investissement social, qui portera ses fruits dans un avenir proche. Au-delà de ça, les Ateliers Amasco ont l’ambition d’être un échantillon de l’enfance, et de toute l’enfance : cette politique d’inclusion crée une réelle hétérogénéité sociale et scolaire dans ses ateliers, au sein desquels des enfants aux profils différents peuvent apprendre à se connaître et à s’accepter mutuellement, encourageant un effet de paire fortement bénéfique (Angrist & Lang, 2004 ; Guyon, Maurin et al., 2012) (2).
Pour arriver à cette fin, l’association offre par exemple une politique de tarification mixte et proportionnelle au quotient familial, et situe ses ateliers dans ou à la frontière de Quartiers Politiques de la Ville (QPV), afin de favoriser le brassage social.

Chez Amasco, l’emphase est mise sur les “soft” skills et les “life” skills, pour que l’enfant puisse s’en sortir avec du vécu et de l’expérience, en plus de ses compétences et connaissances académiques. Cette pédagogie par les compétences est, dans l’association, priorisée à une approche transmissive des savoirs pour que l’enfant puisse, par lui-même, conscientiser ses apprentissages, dans une ambiance de joie et de jeu. Cette approche se différencie des centres de loisirs et activités privées qui se contentent souvent de pédagogies plus traditionnelles au détriment de ce tâtonnement expérientiel que promeut Amasco.

En effet, dans les circonstances actuelles de l’Éducation Nationale, il semble que les enseignants sont confrontés à de nombreuses contraintes, leur permettant peu de progresser et de se développer dans leur métier. Ce malaise enseignant qui vient de l’impossibilité de concilier l’injonction à l’innovation, ainsi que les difficultés du terrain, rendent manifeste l’urgence de permettre aux enseignants de développer leurs pratiques, tant pour leur épanouissement professionnel que pour la réussite des élèves. (Basco, 2003; Vers le Haut, 2018) (4)
Alors, Amasco offre aux enseignants un réel terrain d’expérimentation pour tester et faire évoluer leurs pratiques auprès de petits groupes d’enfants. Les ateliers apportent aux enseignants de nouvelles méthodes et pratiques pédagogiques grâce à un temps de formation dédié, et à une expérience de terrain unique, permise par des conditions inédites (coopération en équipe pluridisciplinaire, taux d’encadrement élevé avec un adulte pour 5 enfants etc.). Il s’agit également d’une opportunité pour développer un relationnel nouveau avec les parents, au cœur même du projet des ateliers Amasco, notamment grâce à des temps d’échanges privilégiés lors de la semaine. Les professeurs peuvent mobiliser dans leur cadre professionnel habituel les pratiques développées en coopération avec des animateurs et enseignants lors des ateliers.
En effet, ces professionnels sont aujourd’hui parfois sous-formés et ne disposent pas toujours des outils nécessaires pour faire face aux exigences de leur travail. (Assemblée nationale, 2020) (5).
On peut remarquer un constat paradoxal : les métiers de l’animation sont particulièrement complexes mais appartiennent à un secteur qui demeure en manque de moyens, et souvent peu valorisé. Par conséquent, l’offre municipale de centres de loisirs est très inégale selon les territoires. Les Ateliers Amasco offre alors un cadre inédit, permettant aux animateurs de monter en compétences. En effet, les animateurs peuvent profiter du contexte des ateliers pour découvrir des outils pédagogiques issus de pédagogies actives, s’exercer en douceur aux enfants en situation de handicap – tout en ayant bénéficié au préalable d’une formation fournie par Amasco.
Ce sont donc les enfants, leurs parents, et les animateurs qui reprennent confiance dans leurs compétences – avec un renforcement du sentiment d’utilité sociale pour ces derniers.
Alors, a quoi est dû ce succès auprès des enfants ?
Les ateliers que propose Amasco ont des objectifs pluriels, par la diversité des profils qui les encadrent. Si leur impact est si grand, c’est parce que les enfants s’y épanouissent, par exemple en développant leur autonomie : ils planifient les activités de la semaine avec d’autres enfants, les intervenants facilitent la discussion plutôt qu’ils ne l’imposent… Il travaillent aussi sur eux, tant pour s’exprimer à travers des jeux d’expression et des exercices de coopération que pour comprendre leur corps à travers des techniques de relaxation et des activités sportives. Ils peuvent, par ailleurs, faire des activités manuelles comme du bricolage, mais aussi du travail cognitif, en acquérant des connaissances scientifiques et linguistiques. Pour s’assurer de leur bien-être à terme, un feedback est requis avec des questionnaires adressés aux enfants et aux parents en fin de semaine.
Pour conclure, le tour de force des Ateliers d’Amasco, comme en atteste l’étude du Social Lab, est de concilier l’épanouissement des enfants de tous milieux et de toutes natures, avec le développement professionnel des enseignants et animateurs qui encadrent les ateliers. Cette synergie d’expériences se hisse comme solution aux contraintes des cadres scolaires et/ou de l’animation périscolaire et propose une alternative en faveur de l’égalité des chances.
CNESCO (2016), Inégalités sociales et migratoires : comment l’école amplifie-t-elle les inégalités ? Rapport scientifique. R au B. (2011), Les Français et les vacances. Sociologie des offres et pratiques de loisirs, CNRS éditions, Paris.
Palier, B. (2014) La stratégie d’investissement social . Etude du Conseil économique, social et environnemental.
(2) Angrist J., Lang K. (2004), Does School Integration Generate Peer Effects? Evidence from Boston’s Metco Program, The American Economic Review, Vol.94, No. 5.
Guyon N., Maurin E. et McNally S. (2012), The Effect of Tracking Students by Ability into Different Schools: a Natural Experiment , The Journal of Human Resources, 47 (3), p. 684-721.
(3) Maire S. (2018), Science et politique des soft skills de l’éducation à l’emploi. Sociologie d’un nouveau motif cognitif international,
(4) Basco L., (2003), Le malaise des enseignants du premier degré , Éduquer, n 4.
Vers le Haut (2018), Ecole, à la recherche d’un nouveau souffle : Comment partager les pépites pédagogiques pour favoriser la réussite de chaque enfant ?, rapport du think tank Vers le Haut, 204 p.